Lyon, le 3 mai 2017
Un client vient de m’annoncer sa liquidation. TPE industrielle de six personnes, avec un carnet de commandes rempli, sa croissance est bloquée depuis un an car il ne parvient pas à recruter une main d’œuvre formée dans son domaine, la mécanique.
Il doit 70.000 euros à l’URSSAF, mais l’État lui en doit 120.000 depuis presque un an. L’URSSAF l’assigne, lui dit qu’elle n’a pas vocation à faire banque pour les entreprises ; il répond qu’il n’a pas vocation à faire banque pour l’État.
Le procureur s’énerve et demande un contrôle fiscal.
Bravo, aucun investisseur ne mettra un centime dans une entreprise en plein contrôle fiscal tant qu’il n’est pas terminé !
« Continuer à bosser 60-70 heures par semaine pour me payer seulement 1.000 euros ? Ras le bol, j’ai 49 ans, fini les conneries ! » m’a-t-il dit.
Encore une boîte qui a toutes les capacités pour produire, créer de la richesse et de l’emploi, mais doit fermer, laissant six familles sur le carreau. Heureusement, ce patron-là a le moral, il tient bon et ne se suicidera pas, contrairement à des centaines des nôtres chaque année.
Bravo à l’URSSAF et à l’État pléthorique qui vivent sur notre dos, sans aucune prise en compte de la réalité de nos TPE-PME.
Et avec Macron qui privilégiera les grandes entreprises, nous n’avons pas fini d’en baver pendant encore cinq ans ! Un autre artisan dont je suis client a prévu d’arrêter son activité s’il passe.
Je lâche mon clavier et retourne à ce travail et son rythme de sept jours par semaine ; mais ce dimanche, beaucoup d’entre nous prendront le temps de s’arrêter pour aller glisser un bulletin Marine dans l’urne.
François, adhérent du collectif Audace,
Repreneur d’une TPE industrielle