Constat :
La croissance du PIB en Europe entre 2000 et 2008 est de 12%, alors que dans le même temps le système bancaire européen a vu son bilan augmenter de 90%. Par exemple, une banque comme la Société Générale a vu ses actifs croître de 300%, passant de 410 millions à 1100 millions. Malgré cette croissance exponentielle, la part de leur financement destinée aux entreprises ne représente que 10% de leur activité quand 75% est dédié aux activités financières. Cette spécialisation dans les activités de marché se fait au détriment du financement de l’économie réelle.
Obnubilées par la rémunération de leurs actionnaires, certaines banques encouragent les projets de court terme. Soucieuses de maîtriser leurs risques, notamment depuis la réforme de Bâle 3, elles ne prêtent principalement qu’aux grandes entreprises. Ces deux éléments les poussent à privilégier les activités de spéculation au détriment de leur rôle traditionnel d’intermédiation et de financement de l’économie. Ainsi, les défaillances d’entreprises atteignent des niveaux record et de simples difficultés de trésorerie peuvent condamner une entreprise au dépôt de bilan.
Propositions
1/ Revoir les conditions de maintien de la garantie de l’État sur les dépôts bancaires pour les établissements pratiquant des activités de marché afin de mieux la circonscrire aux activités de financement de l’économie réelle.
2/ Réforme des règles prudentielles de Bâle 3: revenir sur les méthodes de prise en compte du risque. Le «Risk Weight Asset» (RWA) ne doit plus surpondérer le risque associé au financement des TPE/PME par rapport aux grandes entreprises. La garantie de l’Etat doit être prise en compte pour le financement des TPE/PME afin d’abaisser le niveau de risque.
Multiplier par 2 l’offre de prêts et de financements des jeunes créateurs d’entreprise
L’accès au premier financement relève souvent du parcours du combattant pour un jeune entrepreneur. Jugé peu crédible par les établissements bancaires privés, il doit souvent naviguer dans la jungle des dispositifs d’aide développés par les collectivités territoriales. C’est pourquoi, il faut simplifier l’accès aux crédits et aux dispositifs d’aide.
- Augmentation des prêts à la création d’entreprise et des prêts à l’innovation par la BPI
- Création d’un comité de pilotage composé des différents acteurs de l’entrepreneuriat et du financement des entreprises (CCI + BPI + CDC + Université hébergeant des incubateurs) spécial « jeunes entrepreneurs » afin de réserver une part aux jeunes créateurs d’entreprise de moins de 35 ans.
- Facilitation d’accès au prêts COFACE pour soutenir l’export et l’accès aux marchés internationaux et possibilités d’accompagnement par les CCI et les incubateurs en synergie avec Business France.